ceux qui vivent
du hasard des mots dés de la parole lancés au vent pour ne plus exister par
hasard / ceux dans l’ombre qui déchiffrent l’univers à tâtons brûlés d’une
telle connaissance / ceux qui jetés dans le vide d’évidence trapézistes en
vertige de ne pas se faire une raison / ceux dont la langue stoppe le jour dont
le cri vide la phrase et l’obscur enfle les mots / ceux pour qui tout est
l’hôte de l’esprit berçant dans la paume de leurs lettres chaque indice du réel
/ ceux que rien ne bâillonne pour qui tout reste à dire car rien encore ne fut
lu / ceux par qui change le monde tant nommer même les murs désenferme parfois
/ ceux que le monde ne change pas obsédés d’insurger le langage jusqu’au bord
du chaos / ceux qui toujours écriront non par maladresse de vivre mais ne
sachant exercer qu’ainsi leur talent d’advenir / (...)
Stéphane Juranics